L’acquisition de la propreté

Devenir propre est certes une acquisition importante dans la vie du jeune enfant mais il semble qu’elle le soit encore plus pour l’adulte qui s’en occupe. ce qui fait que, bien souvent, cet apprentissage est trop précoce et forcé. Cela ne sert à rien. Contrôler ses fonctions sphinctériennes demande un certain degré de maturité physique et psychologique. Tous les enfants (sauf problèmes physiques et mentaux importants) deviennent propres entre 18 mois et 36 mois, qu’on les ait « dressés » ou non. Alors pourquoi être si pressé ?
Comme dans toute acquisition, la société actuelle a créé une sorte de compétition. Il faut être le plus précoce, le plus rapide… Qu’y a-t-il de déterminant, pour l’évolution ultérieure de l’enfant, à vouloir qu’il fasse tout plus tôt que ses petits camarades ?

Extrait tiré du livre « Être assistante maternelle » de Claire Jardy-Masson.

L’enfant se développe en passant par des « stades ». Ces stades correspondent à des moments où une région du corps devient source de satisfaction pour l’enfant. On observe ainsi que, jusqu’à environ 18 mois, l’enfant « met tout à la bouche » : c’est le stade oral, il découvre le monde avec sa bouche. Puis, et jusqu’à 3 ans environ, l’enfant traverse une nouvelle période où c’est la région anale qui prend de l’importance : c’est à ce stade anal qu’il devient capable de contrôler ses sphincters.
A cet âge, il a bien intégré l’idée qu’il est un être indépendant, il peut s’affirmer, prendre des initiatives et tester les limites de l’adulte. Cette envie d’autonomie, en même temps qu’une certaine maturité, va l’amener à être propre.A QUELLES CONDITIONS L’ENFANT PEUT-IL ÊTRE PROPRE ?

Il faut donc, en ce qui concerne l’enfant, 3 conditions pour que cette acquisition puisse se faire :

1. L’enfant doit être prêt physiquement, il est donc capable de :

– marcher
– se relever facilement quand il tombe
– monter et descendre un escalier
– shooter dans un ballon dans une direction donnée
– transporter et poser un objet fragile
– ouvrir et fermer des boîtes…

La réussite de tous ces mouvements réunis indique une maturité neuro-musculaire suffisante et assez fine pour que l’enfant devienne propre.

2. L’enfant doit pouvoir comprendre ce que l’adulte attend de lui, et être capable de se faire comprendre : c’est la maturité intellectuelle.

3. Enfin, il doit avoir acquis une maturité affective : il lui sera plus facile d’accéder à la demande de l’adulte tout en maîtrisant lui-même la situation s’il est sorti de la crise d’opposition.