Entre 6 et 12 mois, l’enfant traverse une crise psychologique difficile. Jusque-là, il vivait en symbiose avec sa mère. Maintenant, il commence à la différencier des autres personnes et comprend qu’elle est distincte de lui. Il a peur de la perdre et manifeste son angoisse par des pleurs dès qu’elle disparaît.
Cette attitude est liée au fait qu’il ne connaît pas la permanence des êtres et des choses, il n’a pas d’image mentale. Donc, quand sa mère n’est pas présente, il se sent abandonné. Il n’a pas non plus la notion du temps : 1 heure, 1 semaine ne sont pas mesurables par l’enfant. De même, la notion de bientôt ne représente rien pour lui.
Il développe, pendant cette période, des sentiments d’angoisse pour tout ce qui perturbe sa routine et ses habitudes. Il refuse tout changement et a peur de tout ce qui lui est inconnu, personnes ou choses.
C’est donc une mauvaise période pour envisager le placement de l’enfant.
Notons que dans cette période va apparaître l’objet transitionnel. Qu’il soit appelé Doudou, Néné, Nainnain…, qu’il soit beau, laid, propre, sale, poupée, peluche ou simple morceau de tissu, c’est l’objet important pour l’enfant et un élément qui va permettre une transition (d’où son nom) d’un état de fusion avec la mère vers un état de reconnaissance de celle-ci comme étant différente de lui.
Il permet à l’enfant de se rassurer contre l’angoisse de la séparation. Cet objet console, réconforte en cas de chagrin et, imprégné de l’odeur de la maison, remplace provisoirement la maman.
Tous les enfants ont une façon bien particulière d’utiliser cet objet. Certains le sucent, d’autres le manipulent mais tous ont pour lui une câlinerie affectueuse. Chez l’enfant plus grand, il sert aussi à manifester de l’amour qu’à assouvir des attitudes agressives.
Extrait tiré du livre « Être assistante maternelle » de Claire Jardy-Masson